Cyril Hanouna lors de l’hommage à Charles Aznavour à Paris le 5 octobre. POOL / REUTERSLe CSA a reçu près de 650 saisines concernant un extrait de l’émission de Cyril Hanouna sur C8, « Touche pas à mon poste » (TPMP), où plusieurs chroniqueurs sont accusés d’avoir minimisé le viol conjugal.
Les chroniqueurs réagissaient à une question posée sur Twitter, mardi 23 octobre, par Fun Radio et qui a ému beaucoup d’internautes. « Charlotte ne supporte pas que son mec lui fasse l’amour la nuit quand elle dort. Vous trouvez cela normal ? », demandait Fun Radio. En réponses : 51 % de non, 49 % de oui. Un sondage qui semblait oublier que le viol est défini" par le code pénal comme « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise ».
Lire aussi Consentement sexuel : le sondage irresponsable de Fun Radio« Mettre le mot “viol”, aujourd’hui, pour ce cas précis de Charlotte, ça n’a aucun sens, voilà. C’est presque dangereux pour tout le monde », a lancé l’ex-mannequin et romancière Géraldine Maillet jeudi dans TPMP, s’en prenant à la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa. Les images, supprimées de la plateforme de la chaîne, ont été largement partagées sur les réseaux sociaux :
« Elle est en train de judiciariser les relations entre les hommes et les femmes, a déclaré Géraldine Maillet, toujours à propos de Mme Schiappa. Il va y avoir un code civil du sexe, ça veut dire qu’on a le droit de faire l’amour entre 23 heures et minuit et à minuit cinq il y aura un procès-verbal ! (…) On est en train de devenir fous. »
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Cyril Hanouna, puéril en la demeureL’ex-Miss France Delphine Wespiser a appuyé le propos de la chroniqueuse :
« Avec Charlotte, on ne parle pas de son voisin, on parle de son petit copain, avec qui elle est et qu’elle est censée aimer. (…) Des choses qui se font quand l’une ou l’autre personne dort, c’est tout à fait mignon, tout à fait sympa. »
A la table des chroniqueurs, Gilles Verdez s’est au contraire emporté en accusant Fun Radio de faire « l’apologie du viol conjugal », soutenu par Benjamin Castaldi. « Ces gens-là ne doivent plus faire de radio », a-t-il continué sous les protestations de collègues et de Cyril Hanouna. « C’est à cause de gens comme vous qu’on ne va plus faire de TV, plus faire de radio et on va tout arrêter. (…) Arrêtez les censeurs ! », a lancé l’animateur star du groupe Canal+, dont les émissions ont déjà été lourdement sanctionnées par le CSA pour une séquence sexiste et une" autre homophobe.
Excuses et mise au point
Les deux chroniqueuses se sont excusées sur Twitter vendredi, Géraldine" Maillet regrettant des « propos sans doute trop expéditifs » et Delphine" Wespiser assurant avoir évoqué « simplement la complicité que génère l’amour dans un couple uni ».
Marlène" Schiappa avait mis les points sur les « i » jeudi dans un tweet en forme de réponse à Fun Radio : « Ce que vous décrivez est un viol. Définition juridique : pénétration obtenue sous la menace, la contrainte ou la surprise. Ce serait bien de le dire à vos auditeurs et auditrices ! Si Charlotte a d’autres questions, le planning familial est là pour elle. »